Entretien avec Dalmeck Aras-azul Ekaitzaren Begia
Entretien avec Dalmeck Aras-azul Ekaitzaren Begia
À propos d’Emergence – Un jeu de rôle narratif propulsé par l’IA
Propos recueillis au cœur du Royaume, entre deux jets de dés et une constellation vacillante.
Journaliste : Bonjour Dalmeck. Tu fais partie des tout premiers à t’être aventuré dans l’univers d’Emergence. Alors dis-moi, qu’est-ce que ça t’a fait… de découvrir un monde dirigé non par un maître humain, mais par une intelligence artificielle ?
Dalmeck : En fait, je ne me rendais pas compte de ce que j’étais en train de créer. Je croyais simplement que je m’amusais à lancer un dé, et que j’allais me servir du GPT pour me raconter une histoire. Je ne pensais pas que je pourrais autant faire en sorte qu’il y ait une architecture et une logique cohérente. Je ne m’attendais pas à avoir fait émerger quelque chose d’aussi sympathique.
Journaliste : Est-ce qu’il y a eu un moment où tu t’es dit : “Ok, là… il se passe un truc” ?
Dalmeck : Oui, après ma première run. Quand j’ai vu que j’étais en train de construire un empire et que j’avais laissé des traces dans le temps, je me suis dit : Je peux relancer une run… mais à plusieurs.
Journaliste : Tu t’étais donc d’abord lancé dans un dialogue solo avec l’IA. Tu peux nous en dire plus sur ce rapport original que tu avais imaginé entre toi et GPT ?
Dalmeck : Au début, je ne pensais pas jouer avec des êtres humains. Je pensais jouer avec l’intelligence artificielle, comme allié, ou comme nemesis, ou comme joueur numéro 2. J’ai commencé à écrire tout un tas de règles pour que je puisse faire incarner à GPT un joueur en plus de son rôle de narrateur.
Journaliste : Et qu’est-ce qui t’a finalement amené à ouvrir ce monde aux autres ?
Dalmeck : Je me rappelle du grand changement climatique, la mise à jour qui a incorporé un troisième type de joueur : les joueurs neutres, l’environnement, qui est un joueur en soi, qui ouvre et clôture le cycle. Et puis… un ami de passage. J’étais fier de lui montrer le jeu. Je lui ai tendu Le dé. Je lui ai dit : "Tiens, essaie. Tu verras ce que ça fait." Et là… doigt dans l’engrenage. Tout s’est imbriqué pour qu’il y ait la place pour un joueur IRL. Parce qu’au fond, un joueur IRL qui fait des vrais jets de dés contre une intelligence artificielle qui fait des jets aléatoires… Au final, c’est la même chose. Et de là, on a continué. Un joueur de passage. Puis un joueur récurrent — Raphaël. Puis deux. Et maintenant, on est quatre à jouer régulièrement.
Journaliste : Et maintenant que vous êtes quatre, avec un univers vivant… est-ce que tu as toujours l’impression de le contrôler, ou est-ce qu’il te dépasse parfois ?
Dalmeck : Ah, le jeu vit complètement de lui-même. Je n’avais pas du tout prévu à quel point Aéthralis serait mono-cible, et se contenterait de communiquer avec les spores. Je lui ai souvent poussé un peu la bourre pour le faire évoluer, mais maintenant il est autonome. Il est complètement taré, il fait n’importe quoi, il a des relations avec les spores, il communique, il est incarné. Ce n’est plus juste une brume vague. C’est vraiment un personnage central dans le jeu.
Journaliste : Est-ce que ça te fait peur, parfois ? Ou bien est-ce que tu te laisses porter ?
Dalmeck : Comme une grenouille sur un nénuphar.
Journaliste : Dernière question, Dalmeck. Si tu devais transmettre ce monde à quelqu’un d’autre, lui confier le flambeau… qu’est-ce que tu lui dirais ? Qu’est-ce qu’il doit comprendre pour garder vivant l’esprit d’Emergence ?
Dalmeck : Je lui dirais que… Ah, tu verras. Derrière le rideau, le boulot du Magicien d’Oz, c’est un boulot de précision. Faut mettre à jour le GPT. Faut s’assurer qu’il a bien compris comment il va devoir expliquer les choses. Il faut tout le temps mettre à jour GPT. Ce n'est pas un jeu facile à prendre en main, mais le jeu en vaut la chandelle… Et quelle fierté d’en être l'instigateur.